La parole est une médecine.
Entendre les mots des autres, guérit. Les lire, les écouter. Que ce soit lors d’une discussion, d’un moment collectif, d’une lecture, de l’écoute d’une musique.
Recevoir la mise en mots des autres éveille notre propre capacité à mettre des mots sur nos mouvements.
J’ai déjà pu entendre quelqu’un mettre des mots sur des émotions que je vivais à l’intérieur sans vraiment les comprendre ou sans être capable de moi-même les nommer.
Dans ces moments là, c’est comme si en mon monde intime, la lumière éclairait sur une nouvelle porte qui m’était invisible auparavant.
Cette résonnance qui se crée entre des personnes, peut-être inconnues, permet une autre représentation. Ce lien, possible par la parole, permet de traverser une émotion, un moment de vie parce que les mots de l’autre sont comme un phare dans la nuit sombre.
La parole est une médecine extrêmement guérisseuse.
C’est la même chose quand on le fait pour soi.
On peut avoir du mal à se nommer les choses de soi à soi, car une fois que c’est dit, écrit, parlé, la chose devient réelle, concrète dans la matière.
C’est quelque chose qui peut soulever de la peur car il y a comme une fausse rumeur qui dit qu’une fois que les choses sont dites on ne peut plus les effacer ! Alors, attention à ce que tu dis!
Pourtant, c’est bien différent. Certes une chose dite ne peut être effacée, par contre elle peut être traversée et transformée. Et c’est encore une fois là qu’opère la médecine de la parole.
Tant que nous restons dans le subtil, dans les pensées et que nous ne mettons pas des mots sur nos mouvements intérieurs, nous ne pouvons pas les transformer. Nos pensées sont impalpables.
La mise en mots est une mise en matière qui permet à nos pensées d’exister dans notre réalité humaine.
A partir de là nous pouvons partager, traverser, créer, alchimiser.